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Rick et Pick » [Film - Critique] Blanche-Neige et le Chasseur de Rupert Sanders : trop esthétisant.

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1343723475 24 Rick et Pick » [Film   Critique] Blanche Neige et le Chasseur de Rupert Sanders : trop esthétisant.

Après Mirror Mirror, adaptation de Blanche-Neige par Tarsem Singh, Blanche-Neige et le Chasseur débarque sur les écrans, offrant une toute autre vision du conte des frères Grimm, plus sombre, plus cruelle. Rupert Sanders embarque Charlize Theron (la Reine), Kirsten Stewart (Blanche-Neige) et Sam Hemsworth (le chasseur chargé de tuer la princesse) dans une aventure aux allures de conte gothique. Le Prince (Sam Claflin) est relégué au rang de faire-valoir. Adapter Blanche-Neige en optant pour la mise en avant de la noirceur du conte s’avère-t-il payant ?

Coup sur coup, la littérature symbolique aura subi cette année deux affronts majeurs. Le premier, d’apparence innocent, enrobait le conte des frères Grimm d’une guimauve et d’une niaiserie éhontée, faisant voler en éclat les lourdes métaphores de Blanche-Neige! La version de Tarsem Singh, Mirror Mirror, était aussi pauvre en symboles qu’elle était chargée de couleur et de jobarderie. Le second affront est plus sournois encore : Blanche-neige et le chasseur, sorti quelques semaines à peine après la première offense, feint de garder l’ambiance gothico-morbide du conte de Grimm pour mieux s’éloigner, en définitive, de l’esprit du conte traditionnel. Au premier abord, on applaudit: enfin une adaptation de Blanche-Neige qui gardera qui le souffle glauque et les tonalités sombres des aventures contées par les frères Grimm. Mais il faudra peu de temps pour se rendre à l’évidence: même la version de Walt Disney s’avère plus proche de l’effrayant conte de Grimm.

Ici, la direction artistique est travaillée jusqu’à ressembler à un devoir de scénariste étudiant duquel on aurait exigé l’ambiance la plus heroic-fantasy possible, version sword and fantasy. Cette option aurait pu donner lieu à une incarnation visuelle terriblement morbide au conte, poussant jusqu’à un paroxysme payant l’ambiance malsaine et fantastique du conte enfantin (les premières scènes dans la forêt esquissent chez le spectateur un premier espoir)… Hélas, Rupert Sanders, issu de la pub et dont c’est le premier long métrage, ne parvient à insuffler à son film qu’une brise légère, aussi peu remarquable qu’une publicité esthétique et chic… L’héroic-fantasy n’est donc ici que prétexte et, comble du cocasse, il atteint parfois des sommets d’inepties risibles (la flore féérique de la forêt). Inévitablement, puisque rien n’est fin, les acteurs en fond des tonnes : Charlize Theron est outrancièrement luciférienne (on se régale toutefois du plaisir qu’a pu prendre l’actrice à jouer sans retenue une diva grotesquement vipérine), Sam Hemsworth (Thor, Avengers…) incarne sans subtilité le chasseur un peu rustre mais blessé et Kirsten Stewart (Twilight…) minaude une Blanche-Neige virginale très vite animée d’une libido guerrière qui lui va mal (on éprouverait presque de la peine à l’écoute de son discours pour motiver les troupes…)

Quoiqu’il en soit, cette nouvelle version de Blanche-Neige aura au moins réussi l’énorme gageure de transformer le conte le plus misogyne de la littérature en conte le plus féministe qui soit : de la Reine, qui puise son malêtre de ses échecs face aux hommes depuis tant d’années à la princesse, dont la pureté d’âme terrassera le mal mieux que n’importe quel homme aurait pu le faire, le parti pris est déroutant et étonnant. Assez dans l’ère du temps, certes… Dommage que la mise en image et le scénario soient si paresseux.


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